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11 mars 2008 2 11 /03 /mars /2008 20:54
 
 N.Sarkozy et B.Hortefeux à Toulon aujourd'hui mardi 11 Mars 3008 
 
 COMMUNIQUE DE LA LIGUE DES DROITS DE L'HOMME - FEDERATION DES BOUCHES DU RHONE
 ____________________________________________________________________________________
 
 
MM Sarkozy et Hortefeux sont aujourd'hui dans notre région à Toulon pour parler "immigration".
 
Il esr rare que le Ministre "de l'immigration et de l'identité nationale" accompagne le Président de la République dans ses déplacements en province.
Ce choix politique et ce choix géographique ne doivent rien au hasard.
 
La mission de B Hortefeux est, en effet, de continuer à fixer les voix du FN , notamment dans notre région et à Marseille pour qu'elle se portent au 2ème tour sur les listes UMP en difficulté.
 
La LIGUE DES DROITS DE L'HOMME dénonce cette intrusion du Président de la République dans le débat électoral local.
 
Sur le sens profond de cette visite la LIGUE DES DROITS DE L'HOMME pose une fois de plus la question : comment serait-il possible de poursuivre cette instrumentalisation du thème de l'immigration sans qu'elle apporte avec elle, au sein de l'appareil d'Etat, sa redoutable contamination de négation des DROITS DE L'HOMME, de violences et de xénophobie.
 
Marseille le 11 mars 2008
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10 mars 2008 1 10 /03 /mars /2008 22:04
Le "discours à la jeunesse " de Jean Jaurès ( Albi , 1903)
Eloge du courage......

Le courage, c'est de dominer ses propres fautes, d'en souffrir, mais de n'en pas être accablé et de continuer son chemin. Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille ; c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel ; c'est d'agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l'univers profond, ni s'il lui réserve une récompense. Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire ; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques.
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10 mars 2008 1 10 /03 /mars /2008 20:55

 
Citoyens - Justice - Police

 

Commission nationale

sur les rapports entre les citoyens et les forces de sécurité,

sur le contrôle et le traitement de ces rapports par l’institution judiciaire

 

 

COMMUNIQUÉ

Paris, le 10 mars 2008

 

 

Mission d’enquête : Centre de rétention administratif (CRA) de Vincennes

 

Une personne retenue au Centre de rétention de Vincennes a saisi la Commission nationale Citoyens/Justice/Police.

 

Elle a été  témoin des faits qui se sont déroulés dans la nuit du 11 au 12 février 2008 au Centre de rétention de Vincennes.

 

La commission nationale ­– composée de la Ligue des droits de l’Homme, du Syndicat des Avocats de France et du Syndicat de la Magistrature ­– déjà alertée à maintes reprises sur des situations analogues, constitue une mission chargée d’enquêter sur le comportement des policiers  lors de leur intervention au CRA de Vincennes.

 

La mission recueillera les témoignages de toutes les parties.

 

Elle est constituée de :

 

- Sylvie Boitel et Colette Crémieux de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) ;

- Maître Pascale Taelman et maître Ariana Bobetic du Syndicat des Avocats de France (SAF) ;

- Aïda Chouk et Agnès Herzog du Syndicat de la Magistrature (SM).

 

Elle rendra public son rapport.

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3 mars 2008 1 03 /03 /mars /2008 21:27

Le cinéma « l’Odyssée »

en partenariat avec

la Ligue des Droits de l’Homme* et

le MRAP 13

présente à Fos sur Mer

JEUDI 13 MARS à 18 h 30

UNE PROJECTION-DEBAT

« ALGERIE , histoires à ne pas dire »

en présence du réalisateur

Jean-Pierre Lledo

Un film qui interpelle la mémoire algérienne et qui essaie d’éclairer les liens entre le déroulement d’une guerre d’indépendance et les problèmes de l’Algérie d’aujourd’hui.

Que reste-t-il des décennies d’un réel multiculturalisme entre musulmans, juifs et chrétiens  avant qu’il ne soit balayé par les violences de la guerre ?

L’Algérie a-t-elle définitivement occulté cet héritage d’identités multiples ?

 

Film suivi d’un débat et du pot de l’amitié

 

*Section Istres –Ouest Provence

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2 mars 2008 7 02 /03 /mars /2008 19:06
 
La prochaine réunion de notre section se tiendra le:
 
mercredi 5 mars
à partir de 18h30
Centre Martin Luther King
 
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28 février 2008 4 28 /02 /février /2008 21:16

Front Citoyen de Résistance du Golfe de Fos

22 avenue Jean Jaurès 13270 Fos sur Mer

 

 

Communiqué de Presse :

 

Que chacun prenne ses responsabilités…

 

Personne ne pourra dire qu’il ne savait pas que le département des Bouches-du-Rhône était l’un des plus pollué d’Europe ! Personne ne pourra dire qu’il ignorait que cette pollution aggravée avait de graves conséquences sur la santé humaine. Il est donc temps aujourd’hui que chacun prenne ses responsabilités.

 

Samedi 1er mars, la manifestation nationale contre les incinérateurs sera l’occasion pour tous les habitants des Bouches-du-Rhône de venir crier leur refus de voir cette situation perdurer. Alors que les pics de pollution se multiplient, l’arrivée prochaine d’une nouvelle installation polluante, doit, plus que jamais être combattue.

 

Brigade citoyenne

Depuis le début de ce combat, de nombreux élus, candidats divers, nous ont témoigné leur soutien par écrit. Aujourd’hui, l’urgence est là. A la veille de scrutins électoraux d’une importance capitale, le FCRGF rappelle chacun à ses déclarations de bonnes intentions. Une brigade citoyenne sera mise en place samedi lors de la manifestation. Chaque candidat pourra donc se faire enregistrer auprès de cette brigade. Lundi matin, à 6 jours des élections, le FCRGF rendra publique la liste des candidats qui auront choisi d’agir.

L’heure n’est plus aux mots, elle est aux actes. Tous ceux qui briguent un mandat, quel qu’il soit, et qui affiche ostensiblement leur soucis de la santé publique et de l’environnement sur leurs documents de campagne, doivent prouver qu’ils sont prêts à agir. Les candidats qui auront choisi de ne pas assister à la manifestation, auront donc estimé que le combat mené pour la santé publique, pour l’environnement et la démocratie n’est pas prioritaire à leurs yeux. C’est un choix que nous respectons. Mais c’est également une décision qu’il faut assumer publiquement. Chaque électeur pourra donc mesurer la volonté et la capacité d’action de chaque candidat de ce département. A chacun ensuite de voter pour quelqu’un qui agit ou un autre qui déclare…

 

Mise en demeure de la France

Dans un récent courrier faisant suite au dépôt d’une pétition devant la commission européenne des pétitions, La commission nous informait que la France avait été mise en demeure le 27 juin 2007, au sujet de la zone Industrielle de Fos, quant aux dépassements dramatiques des normes de qualité de l’air. L’union Européenne exigeait des données sanitaires précises sur la zone (nous ne sommes pas les seuls à vouloir savoir). Pour toute réponse, la France a transmis des données techniques. L’Union Européenne réclame toujours ces chiffres à la France… Personne n’a évidemment ébruité cette mise en demeure. On se demande pourquoi ?

 

Pour mémoire

Rendez-vous à 14h sur le Vieux Port pour le Cortège. Bus gratuits au départ de Fos-sur-Mer, Istres et Port-Saint-Louis-du-Rhône : 04 42 05 46 49 (réservation obligatoire). Présence de délégations venues de Corse, de Clermont-Ferrand, du Vaucluse, du Gard, de l’Hérault, de la région parisienne. Groupes folkloriques, chevaux taureaux seront présents.

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26 février 2008 2 26 /02 /février /2008 23:53

Un film à voir et à débattre

 « Algérie, histoires à ne pas dire », de Jean-Pierre Lledo,

Film français et algérien de Jean-Pierre Lledo avec Aziz Mouats, Katiba Hocine, Kheireddine Lardjam, et Hamid Bouhrour

Genre : Documentaire - Durée : 2H58 mn

« Algérie, histoires à ne pas dire », du cinéaste algérien Jean-Pierre Lledo, sort en France le 27 février. Il cherche à éclairer les liens entre le déroulement de la guerre d’indépendance algérienne de 1954 à 1962 et les problèmes que rencontre l’Algérie d’aujourd’hui.

Troisième volet de sa « Trilogie d’exil » – qui comprend «  Un rêve algérien », où il a filmé le retour d’Henri Alleg en Algérie, et « Algéries, mes fantômes », où il donne la parole des personnes originaires d’Algérie exilées en France –, il a été tourné en Algérie. Il s’en prend aux vérités officielles de ce pays et cherche à retrouver la trace d’un certain nombre de réalités qu’elles cherchent à dissimuler. Il est dédié à ceux dont il ressent l’absence dans l’Algérie d’aujourd’hui. Celle d’un chef de maquis probablement victime d’un règlement de comptes entre indépendantistes et dont la mort reste obscure, celle d’une femme qui a risqué sa vie pour l’indépendance algérienne mais qui est aujourd’hui déçue par l’islamisation du pays, celle des Juifs qui ont dû quitter une Algérie dont ils constituaient l’une des plus anciennes populations, et celle de descendants d’immigrants espagnols d’Oran qui entretenaient de bons rapports avec les Arabes et dont certains, pourtant, ont été victimes, à l’indépendance, de massacres aveugles.

Ce film, qui n’a toujours pas reçu de visa d’exploitation en Algérie – où aucune des avant-premières que le réalisateur avait voulu organiser n’a pu avoir lieu –, est un beau film à ne pas manquer. Conçu avant tout pour interpeller la mémoire algérienne, donne-t-il à un public français une idée exacte de la société coloniale en Algérie et de la guerre qui y a mis fin ? Certaines séquences et certains rapprochements peuvent-ils alimenter des malentendus ? Il gagne, en tout cas, à faire l’objet de débats, où certains des choix du réalisateur pourront être discutés librement et où d’autres éclairages pourront être apportés, de manière à éviter les réceptions qui pourraient comporter des contresens ou des erreurs sur l’histoire. On ne peut que souhaiter que les sections de la Ligue des droits de l’Homme s’en emparent pour en débattre.

 

  Centre culturel de  FOS sur MER : 13 mars

 

 

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25 février 2008 1 25 /02 /février /2008 21:45
COMMUNIQUÉ LDH

Paris, le 25 février 2008

 

Rappeler le Président au respect de la        République


 

Bien qu’ayant validé le principe d’une incarcération à vie sans faute, le Conseil constitutionnel n’avait pas accepté de prêter la main à cette forfaiture qu’est la rétroactivité d’une loi pénale.

En sollicitant l’avis du Premier Président de la Cour de cassation sur les moyens de contourner cette décision qui s’impose à tous, le Président de la République commet une triple faute.

Il met en cause le fonctionnement régulier des institutions en déniant la légitimité du Conseil constitutionnel et porte ainsi atteinte à l’état de droit.

Il met en cause l’indépendance du Premier Président de la Cour de cassation et par voie de conséquence celle de la juridiction qu’il préside, en sollicitant un service que le plus haut magistrat de l’ordre judiciaire n’a pas à rendre au chef de l’exécutif.

Il montre le peu de cas qu’il fait des principes les plus fondamentaux de la République en tentant d’opposer la légitimité de l’émotion à celle des règles les plus essentielles d’une société démocratique.

Chacun peut comprendre que ce qui est ici en cause, ce ne sont plus les débats politiques aussi vifs soient-ils. C’est le contrat social et juridique multiséculaire sur lequel la République a été construite, sans lequel il n’y a pas de pacte civique qui s’impose à tous les citoyens, auquel il est porté atteinte.

La Ligue des droits de l’Homme attend du Président du Conseil constitutionnel qu’il rappelle le Président de la République aux devoirs de sa charge et du Premier Président de la Cour de cassation qu’il refuse la mission inconstitutionnelle que l’on tente de lui imposer.

 

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24 février 2008 7 24 /02 /février /2008 18:50

 

MAYOTTE : OU EST DONC LA REPUBLIQUE ?

A propos des élèves « en situation irrégulière»

 

Un grand-père arrêté devant une école, une vieille dame grabataire et un avocat  menacés d’expulsion… Quand ces informations de métropole parviennent à Mayotte – territoire français – on est éberlué de l’ampleur de la couverture médiatique réservée à ces évènements (certes inacceptables) tant ici, c’est chaque jour que l’on vit l’insupportable.

Il est incompréhensible qu’un tel silence entoure la réalité de ce qui se passe sur cette île en passe aujourd’hui d’accéder à un statut de véritable collectivité territoriale.

Mais où est donc la République ?

Il s’agit de parler ici des élèves « en situation irrégulière », du sort qui leur est réservé quotidiennement, du respect de la Loi, des valeurs de l’Ecole.

Il faudra, en premier lieu, essayer de comprendre une Histoire complexe et un contexte particulier où l’on a affaire à de « drôles de clandestins ».
 

UNE HISTOIRE COMPLEXE

 L’archipel des Comores, composé de 4 îles, était Français depuis plus de 150 ans, avant la Savoie ( !), lorsque – lors d’un référendum d’autodétermination, en 1974 – elle accéda à l’indépendance.

Toutefois, Mayotte vota alors à l’encontre des 3 autres îles. Il faut souligner qu’elle venait de perdre l’implantation du pouvoir central de l’archipel et que les Mahorais ne se sentaient pas bien traités par leurs compatriotes de Grande Comore, de Mohéli et d’Anjouan. Il faut sans doute aussi considérer les manœuvres de la diplomatie et des services français, désireux de garder pied dans l’Océan Indien.

C’est ainsi que la France qui aurait dû – en droit -  se plier au vote de la majorité comorienne et à la position de l’ONU, entérina ce séparatisme.

Par la suite, Mayotte confirma – par référendum – sa volonté de rester dans le giron français. A noter qu’elle devrait, dans l’année qui vient, voter l’accession à un statut de « département - région».

Depuis 30 ans donc, des efforts – absents pendant une centaine d’années - ont été entrepris pour développer une économie locale au fonctionnement proche de celui du tiers-monde et pour entreprendre l’assimilation culturelle d’une population qui, pour 90% d’entre elle, ignorait la langue française.

Le PIB est ainsi aujourd’hui dix fois plus élevé à Mayotte que dans les îles voisines qui connaissent une gestion pour le moins chaotique ; en 30 ans, sur ce territoire français, le nombre d’élèves a progressé de 2.000 à 70.000 et le système de santé s’est largement développé.

On est là bien entendu à la source même de la réalité de l’immigration et on est passé ici d’une population de 80.000 habitants au double aujourd’hui avec, selon l’INSEE, au bas mot 55.000 personnes en situation irrégulière. Toutefois, on a affaire ici à de drôles de clandestins…

DE DROLES DE CLANDESTINS

 Depuis toujours, les Comoriens circulaient librement à travers les quatre îles de leur pays. Les membres d’une même famille vivaient indifféremment, par exemple, à Mayotte ou à Anjouan, distantes de 70km. Un individu pouvait posséder des terres ici et vivre là…

De plus, beaucoup de Français d’ici sont issus de familles d’autres îles et sont venus  au fil du temps.

D’ailleurs, des pans entiers de l’économie ont toujours fonctionné grâce à l’apport de la  main d’œuvre comorienne, notamment l’agriculture, la pêche, le bâtiment et le commerce.

Enfin, l’imprécision des registres de l’état-civil, le peu d’intérêt porté par l’ensemble de la population aux questions administratives et à l’écrit, rendent souvent difficiles la distinction entre Mahorais et non Mahorais. D’autant plus que physiquement, on les distingue aussi peu qu’un Haut Normand d’un Bas Normand !  

Les évènements des années 70 n’ont rien changé à tout cela.

C’est en 1995, à l’instauration du visa obligatoire imposé aux Comoriens pour entrer à Mayotte, qu’est apparue la notion de « clandestin ».

Une douzaine d’années après, chacun sait désormais de quoi il s’agit !

DES CHIFFRES VERTIGINEUX

Si chacun s’accorde à dire « qu’on ne peut accueillir ici toute la misère du monde », il n’en reste pas moins que le traitement de la « l’immigration clandestine » est devenue à Mayotte totalement délirant.

A la fin 2007, le ministre chargé de l’immigration, M. Hortefeux, soulignait qu’il n’avait pas atteint l’objectif national qui lui avait été assigné de 25.000 reconduites à la frontière « Le score » atteint devant se situer entre 23.000 et 24.000… Une fausse modestie évidemment au service d’un affichage médiatique.

Il n’a pas précisé que, dans cet ensemble, 16.147 expulsions avaient été opérées à Mayotte, territoire 350 fois moins peuplé que la métropole. C’est pratique Mayotte pour faire du chiffre !!!

Il n’a pas précisé que beaucoup de ces personnes – leur foyer, leur famille – étant parfois depuis longtemps à Mayotte, revenaient systématiquement et pouvaient être à nouveau arrêtées et renvoyés, une deuxième, une troisième fois…

Il n’a pas précisé que ces retours en « kwasas-kwasas » (barques de pêcheurs) se soldaient régulièrement par des naufrages et que c’étaient plusieurs centaines de morts – les noyades, les requins - qu’on pouvait dénombrer chaque année. « le plus grand cimetière de l’Océan Indien » dit-on.  

Il n’a pas précisé que ces expulsions étaient opérées parfois au mépris des droits fondamentaux dans un contexte d’insularité où tout contre-pouvoir est difficile à mettre en place.

DES PRATIQUES INTOLERABLES

Le souci de « faire du chiffre » ne permet évidemment pas de porter une réelle attention aux situations. C’est ainsi que des enfants de parents expulsés se retrouvent, de plus en plus nombreux,  totalement livrés à eux-mêmes,…parfois à n’importe qui. Il n’est pas rare de voir des enfants mendier ou se nourrir sur les décharges publiques. Des bandes se forment et on a affaire là à de vraies bombes à retardement.  

A l’inverse, lors de la visite de la CIMADE (seule association agréée par l’Etat pour visiter les centres de rétention), sa responsable s’est déclarée choquée «… du nombre de mineurs expulsés seuls chaque année - ce qui est strictement interdit par la loi – et confiés à des personnes plus ou moins proches… ».  Pour 2006, c’est le chiffre de 3093 qui est avancé !

Elle ajoute que « …le centre de rétention de Mayotte est le pire de France… » La surpopulation peut y atteindre 200 personnes pour 60 places. Les gens sont massés dans deux petites pièces de 50m2, sans les matelas ni les draps réglementaires, avec seulement 5 gamelles pour la nourriture.

Au-delà des conditions d’accueil, elle constate que « les pouvoirs publics profitent du fait que ces personnes ne sont pas informés de leur droit » et qu’on ne leur permet pas toujours de téléphoner pour contacter un avocat ou alerter des proches.

Ce dernier point est déterminant pour les élèves qui ainsi n’ont pas toujours la possibilité de prévenir leur établissement scolaire.

Les vacances scolaires, par exemple, périodes de moindre réactivité, sont particulièrement propices à des expulsions massives.  

LES TEXTES QUI CONCERNENT LES ELEVES

La question de l’immigration à Mayotte, ce « confetti », îlot de prospérité au cœur du canal du Mozambique, ne peut être à l’évidence réglé uniquement par de bons sentiments. Avec toutes les réserves exprimées ci-dessus, il faut admettre que la tâche des responsables est complexe si l’on veut éviter que « Mayotte ne coule sous le poids de l’immigration clandestine », comme le disait le premier Président de la Collectivité.

En revanche, la situation des « élèves clandestins » ne devrait souffrir – quant à elle – d’aucune ambiguïté.

Il suffit de s’appuyer sur les textes en vigueur.

L’ordonnance du 2 novembre 1945 dispose « qu’il n’appartient pas au ministère de l’éducation nationale de contrôler la régularité de la situation des élèves étrangers et de leurs parents au regard des règles qui régissent leur entrée et leur séjour en France. »

La circulaire du 20 mars 2002 complète ce texte en affirmant que «…l’inscription, dans un établissement scolaire d’un élève de nationalité étrangère, quel que soit son âge, ne peut être subordonnée à la présentation d’un titre de séjour…   

Ces principes étaient d’ailleurs confirmés il y a quelques mois par l’actuel Ministre dans une note aux Recteurs et  aux Inspecteurs d’Académie : « …Des errements récents me conduisent à vous rappeler que les services de l’Education Nationale ne sont pas chargés de contrôler la situation des parents d’élèves au regard de la législation sur le droit de séjour des étrangers… »

Par ailleurs, la loi 2005-380 précise que « Tout élève qui, à l’issue de la scolarité obligatoire, n’a pas atteint un niveau de formation reconnu doit pouvoir poursuivre des études afin d’atteindre un tel niveau. »

Il est précisé par ailleurs que les élèves étrangers doivent pouvoir suivre tout stage en entreprise nécessaire à la validation de leur diplôme.

Ces références qui sont au cœur des valeur de l’Ecole et de la République, font l’objet de remises en cause constantes de la part des autorités.

DES REMISES EN CAUSE CONSTANTES

Deux aspects motivent ces offensives réitérées :

En premier lieu, nous l’avons déjà vu, les représentants de l’Etat, les forces de l’ordre sont sous pression pour « faire du chiffre ». Il ne faut pas croire d’ailleurs que ce forcing – peu motivant sur un plan professionnel et qui tend à laisser de côté les missions quotidiennes de sécurité - convienne vraiment à la majorité d’entre eux.

En second lieu, l’effort dans le domaine des constructions scolaires peine à suivre la hausse démographique et il arrive que les responsables de l’Education Nationale rêvent tout haut à la solution si évidente d’une Ecole sans « clandestins » !

On assiste donc à de nombreuses arrestations de jeunes scolarisés qui, pour un certain nombre d’entre elles, se concluent par une reconduite à la frontière. C’est le cas quand un jeune n’a pu faire prévenir le Réseau d’Education Sans Frontières de l’Ile de Mayotte et son établissement. Soit l’élève n’a pas pu téléphoner ou le week-end et les vacances retardent les interventions. Il faut noter en effet que ces interventions officielles sont dissuasives et permettent souvent d’obtenir une libération.

Il y a eu ensuite des consignes données aux principaux de collège d’orienter systématiquement les élèves sans papiers en C.A.P. pour raccourcir leur temps de scolarité à venir. Il a fallu un certain temps pour faire échec à cette directive contraire aux textes cités plus haut. Si les établissements ne doivent en effet pas contrôler la régularité de la situation des élèves (comment donc les repérer !), il est d’autant plus inacceptable de pratiquer une telle discrimination. On est là au cœur même des valeurs de laïcité.

Puis, il y eut, la présentation par le Sous – Préfet aux chefs d’établissements, en présence du Vice – Recteur, d’un projet de note du Préfet qui demandait « aux établissements scolaires d’exiger un titre de séjour pour permettre l’inscription des majeurs scolarisés… » et qui précisait que « pour les jeunes au-delà de 16 ans, une inscription devait dépendre des résultats et de l’assiduité des élèves… »

Au-delà du fait qu’une fois de plus il fallait rappeler que les contrôles de légalité ne revenaient pas aux établissements, les personnels de direction ont solidairement répondu « qu’ils appliqueraient à tous les élèves les mêmes procédures d’orientation ». Seul le mérite de chacun doit être pris en compte, en effet. Les élèves doivent tous être traités avec la même bienveillance et la même sévérité.

Enfin, on assiste désormais à quelques refus d’entreprises d’accueil d’élèves en stage sans carte d’identité française, suite à des pressions des services de l’Etat. L’argument s’appuie sur le fait que le code du travail entre, dans certains cas, en contradiction avec le code de l’Education. 

Mais, au-delà de l’argumentation juridique et réglementaire, ce sont des jeunes, des enfants, faits de chair et de sang, que, dans les établissements scolaires, on écoute et on regarde dans les yeux. Leurs conditions de vie dramatiques ne peuvent que bouleverser, en particulier ceux dont le métier est de se consacrer aux élèves. 

HISTOIRES VECUES

Voilà quelques illustrations de la situation faite aux élèves en situation irrégulière. Ce ne sont que des exemples pris parmi beaucoup d’autres et qui concernent un même établissement. Cela a ainsi l’avantage de la fiabilité du témoignage direct. Le nom des élèves a bien entendu été modifié.

 Il faut noter que, dans ce lycée, on est particulièrement « réactif » et que cette réputation sert plutôt l’intérêt des élèves qui, de leur côté, n’hésitent pas à alerter les responsables. Ainsi, le pire à Mayotte n’est sans doute pas connu.

Anfane, élève de terminale BEP Electrotechnique  avait 18 ans il y a deux ans. Un matin, à quatre heures, des policiers municipaux forcent la porte de son « banga » (cabane), déchirent ses papiers scolaires, l’attachent et le conduisent à la mairie en attendant l’ouverture de la gendarmerie. Il parvient à se libérer et à s’échapper.

Quelques jours plus tard, la même scène se reproduit. Cette fois-ci, il est menotté et remis à la gendarmerie, puis à la Police aux frontières (P.A.F.)

Après de multiples interventions de la direction du lycée, d’enseignants, de proches (c’est un garçon bien connu qui écrit « ses mémoires » !), il est libéré.

On apprend alors que les policiers municipaux tentaient régulièrement d’abuser de l’amie d’Anfane… Cette amie deviendra d’ailleurs sa compagne et ils auront par la suite un enfant.

Une poignée d’enseignants du lycée dénoncent publiquement ce type d’arrestations illégales (policiers municipaux) et créent, dans la foulée, le Réseau d’Education Sans frontières de l’île de Mayotte (RESFIM).

La veille de la rentrée suivante, le voici de nouveau arrêté par la gendarmerie… Il proteste et reçoit « un coup de boule ». On répond alors qu’il sera expulsé pour rébellion et que, dans la mesure où ce sont encore les vacances, il n’est pas considéré comme élève… On parviendra encore à le faire libérer.

Mais, gardons nous de tout manichéisme. Quelques mois plus tard, il se rend à l’hôpital pour de problèmes graves aux yeux. Il est encore arrêté. Un responsable de la P.A.F. est joint ; l’élève a en effet prévenu très vite le lycée et est encore dans le camion grillagé. Le responsable donne des ordres et Anfane est libéré devant l’hôpital comme par un taxi. Il sera évacué dès le lendemain vers La Réunion pour un décollement de rétine.

Anfane est toujours là et passe cette année son Bac. Technologique après une première d’adaptation ; il rêve d’hypothétiques études supérieures… 

Zainaba a 18 ans et prépare un B.E.P. carrières sanitaires et sociales. Elle est mère célibataire d’un enfant d’un an. Elle est arrêtée et clame sa volonté de retrouver son bébé resté chez la voisine. On passe outre et elle est expulsée comme tous les reconduits à la frontière  vers Anjouan (île la plus proche). Elle revient quelques jours plus tard dans un kwasa-kwasa chargé de 30 personnes et de 7 cabris. Elle aura versé 100 euros pour cela à des passeurs sans scrupules. Elle ne dira jamais comment elle a trouvé cette somme, mais elle racontera les larmes de terreur et les prières collectives dans cette fragile embarcation sans cesse au bord du naufrage… 

Saïd est arrivé de « Grande Comore » à l’âge de deux ans, des documents l’attestent. Il a 18 ans et prépare un BEP mécanique. Il est arrêté et expulsé vers Anjouan, pays qui lui est inconnu et où il n’a pas la moindre famille. Il dort dans une mosquée où, comme toujours en pays musulman, il trouvera un adulte pour lui porter secours.

Il revient clandestinement deux mois plus tard.

Cette expérience, des relations difficiles avec sa mère le perturbent beaucoup. Il tente alors de se suicider en avalant une dose de raticide. Il effectuera alors un long séjour à l’hôpital et gardera des séquelles physiques et psychologiques de ce drame. 

Quelques mois plus tard, en octobre dernier, il est à nouveau arrêté en se rendant à l’hôpital pour les soins réguliers qu’il suit en ORL. On n’en tient aucun compte et il est à nouveau expulsé.

En décembre, il revient à nouveau dans un kwasa-kwasa qui est intercepté. Il parvient à prévenir le lycée dont les responsables interviennent pour faire valoir sa situation. On s’empresse de le reconduire à la case départ avant que l’intervention ne se fasse plus pressante.

Il est encore à ce jour aux Comores où les contacts (dans une cabine téléphonique sur place) s’espacent progressivement. Sa voix est devenue un filet et il dit saigner de la gorge. Il vit là-bas sans ressources. 

Mouhamadi a 17 ans. Il est arrêté, en compagnie d’une jeune fille, au volant de la voiture de son frère mécanicien (sans permis bien sûr, mais aussi sans assurance). Le père de ce garçon est Français et sa mère possède une carte de séjour. Le policier qui traite son affaire décide qu’il a 18 ans et le vieillit d’un an sur les documents officiels. Il aggrave ainsi son cas avec une accusation de détournement de mineure et le rend de cette manière « expulsable ». Il  est donc renvoyé à Anjouan.

La protestation publique du lycée, la mobilisation des enseignants de l’établissement et du RESFIM font que l’affaire se termine dans le bureau du Secrétaire général de la Préfecture qui, finalement, autorise son retour dans l’attente d’une décision de justice sur son état civil et sur les faits reprochés.

Deux mois plus tard, la Justice classe élégamment l’affaire en se fondant sur les conditions concrètes de l’arrestation.

Mouhamadi est aujourd’hui en Bac. Pro. 

Souffou vient d’avoir 18 ans, il est en seconde et est admis à entrer en première. En juillet dernier, il est arrêté et expulsé. En Août, juste avant la reprise des cours, il revient en kwasa-kwasa. C’est alors le drame ; la barque fait naufrage au large de Mayotte. Souffou a péri en compagnie d’enfants, de femmes enceintes… Un responsable de la PAF, nouvellement arrivé, confiera bouleversé, que cette vision insoutenable change son appréhension de l’immigration clandestine…  

             

Nassurdine a 17 ans, il a été arrêté il y a une semaine. Au responsable du lycée qui rappelle que son âge n’autorise pas à l’expulser, deux personnes de la PAF soulignent successivement que ce n’est pas une difficulté : « on le rattache à n’importe quel majeur qu’on reconduit à la frontière et basta !... » On en est donc au point où on ne cache même plus ces viols de la loi !

Au rappel du cas de Mouhamadi, Nassurdine est libéré.

MAIS QUELLE SOLUTION ?

Chacun s’accorde à dire que la solution à l’immigration clandestine est dans l’amélioration des conditions de vie dans le pays d’origine, afin bien entendu que les gens ne soient pas contraints à fuir la misère et à chercher à Mayotte un sort meilleur. Le consensus se fait alors sur la nécessité de développer la « coopération régionale ».

Les actions dans ce domaine sont encore modestes et se heurtent de plus à quelques obstacles. On peut citer évidemment « le mode de gestion » de certains responsables sur place, mais – pour ce qui concerne la formation – quelle efficacité peut-on attendre, par exemple, d’une action de formation pédagogique menée par nos professeurs français en direction d’enseignants anjouanais alors que ces derniers n’ont pas touché leur traitement depuis plusieurs mois ?

En tout cas, les élèves en situation irrégulière accèdent,  à Mayotte, à des formations de qualité et à de vrais diplômes. Tout ceci n’a rien à voir avec le délabrement du système éducatif des Comores.

Au-delà de la mission incontournable de l’Ecole qui se doit d’accueillir tous les élèves sans distinction et d’offrir ainsi à tous l’opportunité d’un destin individuel réussi, la formation des élèves « en situation irrégulière » est la meilleure forme de coopération régionale.

Si l’on se place en effet dans l’optique d’un retour ultérieur dans le pays d’origine, on donne ainsi à ce pays la chance de bénéficier de personnes qualifiées, ce qui est l’un des incontournables du développement économique.

On fournit également des citoyens qui ont pratiqué, à travers l’Ecole de la République, des valeurs de tolérance et de démocratie.

Tout ceci ne peut être que porteur de progrès. 

Mais, aujourd’hui, on ne peut tolérer la situation faite, à Mayotte, en France, à des élèves de l’Ecole de la République.

Ce texte est fait pour circuler le plus largement possible et contribuer ainsi à faire cesser ces pratiques indignes de notre pays.

En France métropolitaine, on doit être informé de ces drames humains, de ces atteintes au droit et à la dignité humaine.

Les élèves, ici, doivent pouvoir compter sur les démocrates, les responsables politiques attachés aux valeurs de la République et de l’Ecole, aux leaders syndicaux, aux journalistes dont le métier est au cœur de l’exercice des libertés.

Jean-Philippe Decroux

 

 

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24 février 2008 7 24 /02 /février /2008 18:32
CSP   13


CITOYENS AVEC OU SANS PAPIERS

MOBILISONS NOUS

 

Article 13 de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme
« Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un Etat.»

LA TRAQUE DES HUMAINS SANS PAPIERS CONTINUE

Or  les arrestations illégales, les  rafles, les emprisonnements dans les Centres de Rétention, Administratif (des prisons renfermant des tribunaux supposés libres!)  Les expulsions (chiffrées à l'avance) sont incessantes. Ce sont des milliers de drames humains uniquement pour tirer les salaires toujours plus bas (d’abord ceux des Sans-papiers, puis des étrangers en situation « régulière » puis ceux de tous) et faire peur à toute la population pour que personne n'ose plus se révolter.

L'EXPLOITATION MAXIMUM

Un étranger ne sera accepté que s'il apporte sa force de travail, ses capacités intellectuelles, manuelles, au profit du patronat
Un étranger sera employé par un patron au maximum de sa force physique et de son temps, et dépourvu de vie familiale

                                    « Il y a la vie et l'avenir d'êtres humains derrière la politique du chiffre »
 

LA POLITIQUE DES QUOTAS (l’état et les employeurs s’organisent)

Avec la loi du 20 novembre 2007, le gouvernement veut faire croire qu'on peut être régularisé par le travail. En fait, c'est une tromperie (peut-être de nouveau pour ficher les sans-papiers comme avec la circulaire dite Sarkozy de 2006)
- 150 métiers
peu qualifiés sont proposés aux ressortissants de l'Union Européenne et excluent les autres étrangers qui souvent les exercent déjà :
- 30 métiers
beaucoup plus qualifiés sont réservés aux pays non européens en excluant Algériens et Tunisiens
N'est-ce pas tout simplement des dispositions discriminatoires

Tout en permettant éventuellement le pillage des cerveaux du Tiers monde en plus de celui de leurs matières premières?

ALORS, AGISSONS ENSEMBLE POUR

 

L'arrêt des rafles, des expulsions et la fermeture des centres de rétention

La régularisation de tous les sans papiers ‘’ une richesse pour la France’’

La reconnaissance des droits des travailleurs sans-papiers:’’ non à l'esclavage moderne’’  

Manifestation le 27 février 2008

À 17 h00 de la Porte d'Aix à la Préfecture.

 

Signataires: Pcf13-ballon rouge-UDCGT13-RESF13-LDH13-CNT13-ComitéchômeursCGT13-LCR13-mille bâbords-RUSAix-Alternative Libertaire-FSE-AixSolidaire-Sud éducation 13-Solidaires 13-Cercle des Tunisiens des Deux Rives (CTDR)-Collectif Maghrébins13-Attac Marseille


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